D'après un fil (ténu) trouvé il y a déjà longtemps chez Oviri : ne pas être persévérant dans sa désespérance.
Le culte est vieux comme Plutarque : Isis porte le membre à ses lèvres et Osiris revint d’entre les morts. Et pourtant, Janbattit est désespéré : Nagore n’est pas une grande prêtresse du culte d’Isis. Elle reste sur le conceptuel, le rite, la répétition d’une liturgie. Certes, Janbattit suit l’office jusqu’au bout et, entre les lèvres de la prêtresse, son propre jaillissement rend hommage à Osiris. Mais il n’en ressent pas intimement le mystère, il reste au seuil de l’infini. Il sait, intuitivement, qu’Osiris a été emporté par une pulsion suffisamment forte pour le ramener à la vie alors que lui, Janbattit, est à chaque fois désespéré de n’en avoir éprouvé qu’une infime étincelle.
Mais Janbattit n’est pas très persévérant dans sa désespérance. Il suffit que Nagore s’adonne au culte d’Isis pour que Janbattit l’assiste de nouveau. Il croit au miracle, à chaque fois. Il essaye d’associer sa voix à la prière de Nagore, modestement, par de simples murmures d’approbation, d’encouragement mais cela a souvent pour effet d’interrompre brutalement la cérémonie « Je t’ai fait mal ? Tu veux qu’on change ? ». Alors Janbattit se désespère silencieusement de voir Nagore se fourvoyer et le laisser si loin d’Osiris.
Jusqu’à ce matin où Nagore a quitté le rite pour se livrer à une interprétation personnelle de la liturgie. Et où le soleil est apparu à l’horizon.
2 commentaires:
Fiat Lux
Je te reconnais bien là...
C'est à dire que je t'identifie à nouveau. Les mots sont joueurs parfois.
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