Egun on

Bilintx ouvre les volets sur le matin et dresse déjà à haute voix la liste des tâches à accomplir pour remplir pleinement la journée.

« Et si tu me disais bonjour ? » propose Petexa en repoussant le drap, les mains écartant les nymphes pour marquer l’accueil.



Cela n'a pas l'air comme cela mais il s'agit d'un message indiquant la mise en pause pour de mauvaises raisons.
Retour des histoires vers Noël.

Précoce

Sur le lit consciencieusement labouré par une nuit à deux, Periko voit éclore la fleur sombre de la toison d’Elorri dans l’aurore orangée du petit matin d’automne.

Tiens

- Tiens, il parait qu'un mec qui a tué sa femme à coup de beignes chante une petite chanson engagée.
- Tu veux dire un salaud qui frappe à mort et qui explique comment devrait marcher le monde ?
-Ouais, un truc comme cela.

Oublier le miel

Vous vous rappelez de Txantxo qui a gouté le miel de la bassandere ? Ez, vous l’avez oublié lecteurs insouciants du sort des personnages ? Et bien lui, il n’a pas oublié la bassandere et cela n’arrange pas ses affaires de couple.

Txantxo et Jabiera se tiennent devant sorgina Babe qui est un brin ironique « Tiens, le chasseur qui éloigne l’ours, la belle aux yeux profonds, le plus beau couple de la vallée a besoin de moi ».
Jabiera se lance : « Bai, nous ne savons plus comment faire, il y a un sort sur Txantxo et rien ne va ».
« Rien ne va, rien ne va, vous êtes beaux, les gens vous respectent, ils vous aiment même et tu dis que rien ne va ! Allons ! »
« C’est Txantxo, il ne se tend plus ! » crie Jabiera « Depuis qu’il a rencontré la bassandere, il ne se tend plus, elle lui a jeté un sort».
Sorgina Babe cherche le regard de Txantxo. Il sait qu’il ne faut surtout pas mentir à une fille de Mari.
« Alors, tu ne tends plus ? » demande sorgina Babe.
« Je ne me tends plus pour Jabiera » s’entend répondre Txantxo « pourtant je me tends toujours, aussi fort qu’avant, mais uniquement quand l’image de l’intimité de la bassandere me revient, quand son odeur me remplit ».
Jabiera s’en doutait un peu mais elle n’avait pas forcément envie de l’entendre. Mais avec une sorgin, il n’y a qu’un seul jeu à jouer et que c’est celui de la vérité. « Elle l’a enchanté ? » demande-t-elle.
« Ez, je ne pense pas » répond sorgina Babe « tu as une idée euskadun ? »
« C’est peut être parce que j’ai gouté le miel qu’elle m’avait donné pour l’ours » risque Txantxo.
« C’est pour cela aussi que tes poils poussent si drus » complète sorgina Babe en écartant les pans de la chemise de Txantxo. « Ce n’est pas un sort, c’est de la magie puissante, c’est tout ».
« Alors, il n’y a rien à faire ? » s’inquiète Jabiera.
« Il faut simplement que ta magie à toi, Jabiera, soit plus puissante ».
« Mais je ne suis pas sorgin » pleure presque Jabiera « Je ne connais rien de tout cela ».
« Tu connais tout cela depuis toujours et tu vas gagner Txantxo sinon tu seras la risée de la vallée » gronde sorgina Babe en les chassant de chez elle.

Txantxo et Jabiera montent vers la source la plus haute de la vallée, ils se mettent nus et Jabiera boit à la source, boit, boit, jusqu’à se remplir, jusqu’à n’en plus pouvoir, jusqu’à ce que son envie de miction soit irrépressible et qu’elle inonde d’un jet puissant et infini le corps de Txantxo, jusqu’à décrocher tous les poils d’ours, jusqu’à marquer complètement chaque parcelle de la peau de Txantxo en un acte de revendication primaire. Puis Txantxo et Jabiera se lavent dans la source, leurs peaux frémissent et Txantxo se tend enfin.
Le cri de victoire de Jabiera remplit alors toute la vallée, passe les cols et fait vibrer le pays tout entier jusqu’aux oreilles de la bassandere.