Paul et Emma, ne revenez pas

- Et pourquoi ça t’énerve cette histoire d’amour qui n’était qu’une histoire de pub ? Tu en racontes bien des histoires toi !

- Ah non ! Quand on voit une pub, on sait que c’est une pub. Quand on lit un roman, on sait que c’est un roman. C’est clair. Il n’y a pas d’hypocrisie. Par contre, quand quelqu’un nous raconte sa vie, on sait que son monde est notre monde, que sa copine qui est partie pourrait être la nôtre. Personne ne veut que sa copine s’en aille. Tout le monde veut une histoire d’amour qui se termine bien *rire sardonique* voilà, vous avez cru que j’étais amoureux, vous m’avez trouvé sympathique, j’étais en fait une agence de pub qui n’avait même rien à vous vendre directement, je voulais juste utiliser votre empathie naturelle pour me faire mousser auprès de mes futurs clients : vous avez vu comme je les ai bien embobinés ces gentils idiots qui croient encore à l’amour. Tu veux que je te dise, cette agence, elle doit être remplie de cocus à petite bite.

- Oh, tu es en manque de crudité toi.

Tâtonner

Udana tâtonne du regard au milieu de cette foule sur le mail Chaho. Il suffit juste qu’elle pousse son sentiment amoureux sur la position maximum et Damattit va apparaitre, forcément. Le ciel variable de novembre décide de basculer en position soleil et un des rayons éclaire le sourire de Damattit.

Les corps sont tombés dans le lit comme la satisfaction ultime les a saisis, sans sens. Damattit tâtonne du regard dans la nuit. La finesse de la peau, le galbe ... peut être ... surement même. Damattit avance les lèvres, certain d’embrasser le mollet d’Udana.

Udana n’hésite ni ne tâtonne, parfaitement sure de ce qu’elle va réveiller au creux de sa main.

Technorati Profile

Mari

Dans le petit tour mythologique, la déesse mère de toutes choses avait été oubliée et elle est plutôt à cheval sur les convenances

Ugaitz s’assied à la table de l’etxe, se coupe un morceau du pain cuit par Otsana et une tranche d’ibaiona. Il savoure la première bouchée, toujours la meilleure, se sert un verre d’eau, et, comme il approche un second morceau de sa bouche, Ugaitz se retrouve au bord du chemin, sa hache à la main, devant son bois à fendre, tandis que la malédiction de Mari claque dans les airs :

« Autant d’instants à table pour toi que de moments de frisson pour Otsana »

*

Les lèvres de Jago sont magnifiquement rouges et terriblement tentantes. Mais Betixa ne les embrasse pas car ce n’est pas le moment, car il y a trop de monde, car il y a des choses plus urgentes à faire.

La malédiction de Mari claque et les lèvres de Betixa sont bleues et glacées.

« Tu n’as pas besoin de sang dans tes lèvres si tu réfrènes leurs envies »


Se bouquiner

Au détour d'un test "d'intelligence artificielle" analysant les questions et y répondant en fonction des informations entrées par le programmeur, on en apprend de belles sur les pratiques de certains :










« J’aime bien me bouquiner » ne signifie pas tirer du plaisir onaniste à la lecture de romans du style - « J’aime bien me bouquiner avec Anaïs Nin » -

mais émettre un son bref et de basse fréquence comme boucs et lièvres quand ils couvrent leurs femelles du style - « Boudiou, ça fait du bien » -

Basajaun

Le basajaun, est assis sous un chêne, immense, nu et poilu, au bord du sentier qui traverse la forêt. Il réclame son dû comme à chaque fois qu’elles se rendent à la foire. « Nourrissez moi euskaldunak ou je prends vos enfants » La plus âgée ne se formalise plus. Elle s’approche du chêne « Agur basajaun, voici du pain pour toi », elle dépose un demi-pain près du seigneur sauvage et murmure en lui caressant discrètement l’entrejambe « le reste du pain t’attend ce soir ». Ensuite une autre dépose un demi-lapin, la suivante un demi-poulet, une autre une bouteille de cidre à moitié remplie. La plus jeune est plus hésitante, c’est sa première foire depuis son mariage tout neuf, elle n’a jamais suivi ce chemin. Elle s’approche sur l’insistance des plus anciennes « Agur basajaun, voici de la confiture de cerises », elle dépose un pot entier et se relève. Le basajaun la regarde, surpris et marmonne «Tu me donnes tout ? » puis il grogne et elle rejoint ses compagnes.

Elles arrivent à la foire où les hommes sont depuis le matin et dont ils ne rentreront que tard ou très tard ou plus surement pas du tout, les brebis vendues tôt le matin s’arrosant toute la journée et toute la nuit.

Elles achètent, causent, mangent, font un dernier tour, reprennent ensemble le chemin puis se séparent, chacune regagnant son etxe avant la nuit.


Le basajaun arrive au premier etxe

« Je viens chercher le poulet que tu m’as promis »

« Tu l’auras si tu te fais long et fin »

Le basajaun prend son attribut à deux mains, le modèle parfaitement, entreprend, comble et disparait avec son demi-poulet.


Le basajaun arrive au deuxième etxe

« Je viens chercher le lapin que tu m’as promis »

« Tu l’auras si tu te fais double »

Le basajaun prend son attribut à deux mains, le dédouble, fait luire et reluire, comble et disparait avec son demi-lapin.


Le basajaun arrive au troisième etxe

« Je viens chercher le cidre que tu m’as promis »

« Tu l’auras si tu te fais basajaun »

« Es-tu certaine ? »

« Oui, pleinement »

Le basajaun laisse son attribut se tendre naturellement, laboure, fait râler, comble et disparait avec sa demi-bouteille.


Le basajaun arrive au quatrième etxe

« Je viens chercher le pain que tu m’as promis »

« Tu l’auras si tu te fais gros et court »

Le basajaun prend son attribut à deux mains, le modèle parfaitement, astique, fait chanter, comble et disparait avec son demi-pain.


« Je peux modeler moi même ? » demande la plus jeune dans le dernier etxe.

¿ Por que no te callas ?

¿ Por que no te callas ? intime Lorentxa à son amant hispanique en lui plaçant fermement sa toison sur le visage.

Basaandere

Txantxo le chasseur est perdu, trop loin de sa vallée pour reconnaitre les traces dans la forêt, si éloigné qu’il arrive devant l’entrée de la demeure du basajaun et de la basaandere, seigneurs sauvages. La basaandere est seule, le seigneur sauvage est parti au-delà des montagnes depuis plusieurs jours et elle s’ennuie. Aussi, du haut de ses 3 mètres, elle regarde arriver Txantxo qui ne cherche pas à se cacher malgré son appréhension. Il salue la dame sauvage, bien bas, comme il se doit.
« Arratsaldeon basaandere, je suis devant toi, je poursuivais l’ours, je suis perdu »
« Pourquoi chasses-tu l’ours, euskaldun ? » répond la basaandere en forçant sa voix plus que nécessaire.
« L’ours s’approche trop près des miens, je dois les protéger »
« Tu es faible euskaldun, l’ours est fort »
« Je sais basaandere, mais je dois les défendre » répond Txantxo en osant lever les yeux vers elle.
La basaandere est grande, forte, avec une longue chevelure qui couvre son corps nu et poilu. Txantxo baisse les yeux pour ne pas tenter d’apercevoir ce qu’il ne doit pas.
La basaandere réfléchit un long moment « Tu penses mal euskaldun. Pourquoi vouloir tuer l’ours qui était là avant toi ? Respecte le, fais lui une offrande et il ne s’approchera plus des tiens ».
« Que dois-je lui offrir, basaandere ? »
« Donne-moi ton xahakoa »
Txantxo donne sa gourde en peau. La basaandere s’assied confortablement et tend un pied aussi gros que la tête de Txantxo « Lèche moi la plante du pied ».
Txantxo craint d’être écrasé mais s’exécute. « Bai » l’encourage la basaandere. Txantxo lèche toute la longueur de la plante du pied avec application. La basaandere écarte ses longs cheveux et place le xahakoa à l’entrée de son intimité. Txantxo est fasciné par la beauté sauvage qui s’ouvre devant lui. Il commence à glisser sa langue entre les orteils de la basaandere, redescend sur la plante, réchauffe le talon, suce le petit orteil avec application. « Bai » poursuit la basaandere d’une voix beaucoup plus féminine aux oreilles de Txantxo tandis qu’elle secrète un miel odorant qui remplit goutte à goutte le xahakoa. L’odeur du miel enivre Txantxo qui lèche de plus belle la plante du pied. La basaandere se met à murmurer comme le vent dans la futaie. Txantxo se redresse, subjugué et haletant. La basaandere lui tend son xahakoa. « Fais offrande de ce miel à l’ours et il respectera les tiens ». Txantxo s’incline et s’enfuit, sûr désormais de retrouver son chemin.

Au moment de déposer le contenu de son xahakoa en offrande à l’ours, Txantxo a une envie irrépressible de goûter le miel.

Mamurrak

Maixux caresse le petit écrin en cuir ; elle ne l’ouvre pas, pas encore, Koldo vient juste de se coucher à ses cotés, ivre de fatigue, ivre de cidre, ivre de politique, ivre de vie sociale, ivre de réussite et il ne va pas tarder à dormir profondément. Koldo offre plus souvent de l’or à Maixux qu’un frisson. Maixux repense en souriant à la bonne affaire qu’elle a réalisée : une paire de boucles d’oreilles, une chaine en or et son lauburu pour 4 mamurrak qui ne crient plus « zer egin *» en jaillissant. Maixux ouvre l’écrin et murmure « ostebia **». Le premier mamur glisse délicatement le long de son flanc dans un mouvement lent qui la fait frissonner. Ce mamur était rugueux la première fois qu’elle lui a demandé ce frôlement. Désormais, son glissé est parfait. Le second mamur effleure la limite de l’auréole et fait pointer fièrement le téton. Le troisième descend s’enrouler autour du petit portier dans une ronde sans fin. Le quatrième mamur poursuit encore plus bas s’enivrer dans les senteurs de miel et rebondir sur les parois. Maixux trouve les mamurrak parfaits, parfaits, parfaits, parfaits, paaaarfaits.

Maixux se cale au fond du lit, l’écrin renfermé et se demande si une bague en or peut s’échanger contre un mamur additionnel lui embrassant la commissure des lèvres.

* Zer egin ? : quoi faire ?
** Ostebia : la pluie céleste

Rindy Sam

Lovely Rouge (Bourjois) : 1
Toile juste apprêtée sur un châssis en bois : 0










Ps : Bourjois devrait faire un geste pour la publicité faite à son rouge à lèvres.
PPs : Un lecteur éjaculant sur une édition originale de Sade commet-il une dégradation patrimoniale ou réagit-il à l'œuvre ?

Laminak -2-

Periko guette désespérément la surface de la nive depuis plus d’une semaine. Rien ne nage, ne surnage entre les eaux. Periko n’a plus qu’un morceau de pain noir et aucune envie de retourner vers les siens sans rien ramener. La honte est pire que la faim. Sans raison, il remonte le courant vide, le suit encore jusqu’à ce que la nivelle ne soit pas plus large qu’une main. La source jaillit de sous un gros rocher sur laquelle est assise la lamina. Elle regarde Periko approcher tout en coiffant ses cheveux avec un peigne en or.
« Que viens-tu faire, euskaldun ? Essayer de me voler mon peigne en or ? »
« Non » répond Periko sans hésitation « Je cherche juste des poissons pour nourrir ma maison »
« Et tu en trouves euskaldun ? »
« Non » répond Periko toujours sans hésiter. « Et j’ai honte » ajoute-t-il
La lamina continue de peigner ses cheveux blonds, lentement, en silence, jusqu’à la pointe.
Periko la regarde, sans impatience.
La lamina finit par ranger son peigne. Elle se lève du rocher et s’approche de Periko.
« Tu es beau euskaldun. Que me donnes-tu pour des poissons ? » demande-t-elle.
Periko hésite puis tend son morceau de pain noir.
« Je ne mange pas de ce pain là » sourit la lamina « Je ne mange que du pain blanc, le plus blanc qui soit. Nous autres laminak n’aimons que le blanc. As-tu quelque chose de blanc à me donner ? »
Periko réfléchit puis soupire « Hélas, non »
La lamina approche la main des sacs de vie entre les jambes de Periko « Tu mens euskaldun, tu caches ta blancheur » ; elle soupèse ; « Ne garde rien, donne moi tout et je ferai venir les poissons ».
Periko fait chanter à la lamina son chant de plaisir et délivre sa blancheur en elle. Il se redresse lentement mais la lamina le reprend « Donne m’en encore ». Periko l’entreprend une nouvelle fois. La lamina chante, une source plus profonde cette fois. Son chant fait vibrer ses nymphes qui, par leurs caresses, libère Periko une seconde fois. Il s’assied mais la lamina le reprend de nouveau « Tu peux » lui souffle-t-elle. Periko revient. La lamina trouve cette fois le chant juste, son chant, auquel Periko ne peut résister. Il se met à chanter avec elle, à l’unisson de la nive. Il vibre et se libère entièrement.
Avant le matin, la lamina fait ses ablutions dans la source du torrent. Les principes mêlés, masculin et féminin, qui s’écoulent d’elle forment ensemble, même dilués des milliers de fois, un attractif irrésistible pour les saumons qui quittent la mer et, faisant fi des obstacles, remontent nives et nivelles vers cette source de désir primitif.

Laminak -1-

La mythologie basque date d’avant l’Histoire mais cela n’interdit pas d’en raconter.

Lontxo le berger n’a pas connu beaucoup de femmes mais il lui semble que cette lamina n’a rien à leur envier : une poitrine ferme, des hanches fines et une peau aussi blanche que douce. Les pieds palmés ne l’ont pas du tout gêné en fait. Non, c’est plutôt la toison qui l’a laissé sans voix. Lontxo le berger n’a pas connu beaucoup de femmes mais il lui semble que toutes détenaient un buisson sombre. La lamina, en revanche, arbore un fin duvet aussi chatoyant que ses cheveux blonds, toison claire qui souligne plus qu’elle ne masque des nymphes rose pâle. Lontxo le berger n’a pas connu beaucoup de femmes mais il lui semble que l’étreinte avec la lamina se déroule normalement. Alors il se rassure, il va, il vient selon le rythme plaisant, berçant et efficace que son corps d’homme courant la montagne basque prend naturellement. Ses mouvements plaisent à la lamina qui s’accroche à sa nuque, bascule la tête et se met à murmurer comme une source qui chante. Lontxo le berger n’a pas connu beaucoup de femmes mais il est désormais certain que seules les laminak font vibrer leurs nymphes pour caresser les sacs de vie de leurs amants lorsqu’elles entonnent leur chant de plaisir.

Révisions botaniques

L’étudiante de la faculté de Dijon revient du jardin de l’Arquebuse où elle a révisé ses leçons de botanique. Dans l’ordre des poales, le genre juncus est un peu trop étendu à son gout : jonc courbe, jonc grêle, rien de bien intéressant si ce n’est de vagues souvenirs d’étudiants en médecine. Le jonc capité dressant fièrement sa tête rouge lui fait, furtivement, se remémorer un étudiant en droit social. Dans la famille des balsaminacées, l’impatiente glanduleuse la ramène à des déboires d’avant l’université. C’est finalement le genre des carex qui lui rend la botanique plus sympathique, surtout carex echinata qui, vernaculairement, se nomme laiche hérisson.

Frisson infra visible

Inspiré par Arnaud (qui écrit tellement qu'il est difficile de retrouver le post initiateur)

Début de nuit sur la terrasse

Chaine physiologique habituellement admise
Souhait conscient d’Igoa d’un câlin sur sa nuque
Commande motrice discrète mais toujours efficace visant à faire basculer la nuque imperceptiblement vers l’arrière
Activation du nerf optique de Bitxintxo par le déplacement de la nuque d’Igoa
Déclenchement volontaire d’un mouvement doux et mesuré de la main de Bitxintxo sur la nuque d’Igoa
Igoa frissonne
Le frisson résulte de l’action de Bitxintxo

Chaine infra visible
Une envie d’émoi irradie de la nuque d’Igoa
L’ombre de la main immobile de Bitxintxo remonte l’onde de l’envie d’émoi de la nuque d’Igoa
Igoa frissonne de l’ombre de la main de Bitxintxo
En totale autonomie, la main de Bitxintxo répond à l’appel que la nuque d’Igoa n’a pas encore formulé
La nuque d’Igoa oscille d’un souffle vers l’arrière
Bitxintxo prend conscience de caresser la nuque d’Igoa
Le frisson précède l'action

Voyage d'affaires

La vision inattendue de la toison sombre d'Onintza offrant un au revoir à la lueur des phares de Xabi rend finalement moins pénible le départ dans le petit matin.

Briochée

- Mais comment tu fais pour sentir aussi bon ? interroge Urtzi depuis l’écrin des cuisses d’Eztitxu.
- C’est simple, explique-t-elle en se calant confortablement sur le dos, je lis dans la cuisine pendant qu’une brioche au beurre lève dans la machine à pain.

- Brioche, beurre, il ne manque plus qu’une goutte de miel, ajoute Eztitxu en caressant les cheveux d’Urtzi du bout de ses doigts tendus.

Cuisine et santé

Chaque jour à marée basse, le retraité de Noirmoutier descend le Goix, entre sable et boue, vers un filet d’eau large d’un mètre environ au fond duquel le flux descendant met à jour des palourdes comme des pépites dans un torrent. Il y ramasse 12 palourdes, jamais plus, de 6 cm, jamais moins. Il laisse les gratteurs remplir leurs seaux par kilo entier, remonte le Goix et rapporte sa pèche chez lui.
La retraitée de Noirmoutier prépare les palourdes farcies, avec échalotes, gros plan, deux jets des bourses du retraité et un hachis de ciboulette.
« Si tu n’avais pas eu ton problème de cholestérol, je n’aurais jamais pensé à remplacer la crème dans la recette » confie-t-elle.