Txantxo le chasseur est perdu, trop loin de sa vallée pour reconnaitre les traces dans la forêt, si éloigné qu’il arrive devant l’entrée de la demeure du basajaun et de la basaandere, seigneurs sauvages. La basaandere est seule, le seigneur sauvage est parti au-delà des montagnes depuis plusieurs jours et elle s’ennuie. Aussi, du haut de ses 3 mètres, elle regarde arriver Txantxo qui ne cherche pas à se cacher malgré son appréhension. Il salue la dame sauvage, bien bas, comme il se doit.
« Arratsaldeon basaandere, je suis devant toi, je poursuivais l’ours, je suis perdu »
« Pourquoi chasses-tu l’ours, euskaldun ? » répond la basaandere en forçant sa voix plus que nécessaire.
« L’ours s’approche trop près des miens, je dois les protéger »
« Tu es faible euskaldun, l’ours est fort »
« Je sais basaandere, mais je dois les défendre » répond Txantxo en osant lever les yeux vers elle.
La basaandere est grande, forte, avec une longue chevelure qui couvre son corps nu et poilu. Txantxo baisse les yeux pour ne pas tenter d’apercevoir ce qu’il ne doit pas.
La basaandere réfléchit un long moment « Tu penses mal euskaldun. Pourquoi vouloir tuer l’ours qui était là avant toi ? Respecte le, fais lui une offrande et il ne s’approchera plus des tiens ».
« Que dois-je lui offrir, basaandere ? »
« Donne-moi ton xahakoa »
Txantxo donne sa gourde en peau. La basaandere s’assied confortablement et tend un pied aussi gros que la tête de Txantxo « Lèche moi la plante du pied ».
Txantxo craint d’être écrasé mais s’exécute. « Bai » l’encourage la basaandere. Txantxo lèche toute la longueur de la plante du pied avec application. La basaandere écarte ses longs cheveux et place le xahakoa à l’entrée de son intimité. Txantxo est fasciné par la beauté sauvage qui s’ouvre devant lui. Il commence à glisser sa langue entre les orteils de la basaandere, redescend sur la plante, réchauffe le talon, suce le petit orteil avec application. « Bai » poursuit la basaandere d’une voix beaucoup plus féminine aux oreilles de Txantxo tandis qu’elle secrète un miel odorant qui remplit goutte à goutte le xahakoa. L’odeur du miel enivre Txantxo qui lèche de plus belle la plante du pied. La basaandere se met à murmurer comme le vent dans la futaie. Txantxo se redresse, subjugué et haletant. La basaandere lui tend son xahakoa. « Fais offrande de ce miel à l’ours et il respectera les tiens ». Txantxo s’incline et s’enfuit, sûr désormais de retrouver son chemin.
Au moment de déposer le contenu de son xahakoa en offrande à l’ours, Txantxo a une envie irrépressible de goûter le miel.
1793-1794, année révolutionnaire | Musée Carnavalet
Il y a 1 jour
5 commentaires:
Messieurs, il y aurait donc un ours qui sommeille en vous?
Oui, un bon gros nounours
un bon gros nounours qui fait du miel son régal :-))
bises
cat
Mais aussi, pourquoi faut-il être si gourmand?
berthoise : le sucré est le problème des hommes.
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