Hodeiza essaye de le capturer à la main. Elle remonte le long du flanc, sous le ventre. Hodeiza le sent se redresser, sans chercher à fuir cependant. Elle fait quelques mouvements frôlants, caressants, sur toute la longueur de l’animal puis, le sentant plein, referme sa main et l’immobilise. Hodeiza descend vers la base de la queue sans relâcher l’emprise, mettant à nu la tête et étirant la bouche. Il réagit, pousse, recule. Hodeiza accompagne les soubresauts de mouvements amples et rapides afin de l’amener à se rendre. La lutte dure un peu mais il lui échappe d’un coup de rein puissant. Hodeiza dépose sa nasse d'algues et de joncs tressés. Il ne peut résister à l’appel odorant. Il approche la tête lentement, introduit le renflement des ouïes plus loin dans les algues, progresse encore et finit par occuper voluptueusement l’espace entier. Hodeiza commence, par des mouvements lents et réguliers, à retirer la nasse, plus haut, plus loin, vers le vide où il va succomber. Mais c’est un beau combattant, il s’agite, prend le mouvement à son compte pour faire se tendre les joncs de la nasse. Hodeiza sait qu’elle doit l’attirer, le remonter. Il sait que ses coups réguliers sont sa seule chance. Et il gagne, la nasse se rend, se détend, le libère.
Hodeiza lance son filet. Il n’y échappe pas. La maille la plus fine l’emprisonne lentement, fermement. Il sent la boucle se mettre à pulser et l’enserrer inexorablement. Il succombe de félicité.
3 commentaires:
L’idée est venue à la suite des propos d’un pêcheur à la mouche, visiblement amoureux des truites basques
Mais l’utilisation de l’hameçon, même en relâchant le poisson après, n’était pas facile à insérer dans l’histoire.
le terme "insérer" étant particulièrement bien choisi !
aille !
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