Reportage de foudre

Une remise de trophées en fin de saison pour féliciter tous les sportifs méritants d’euskadi, c’est véritablement l’endroit rêvé pour remplir le carnet d’adresses d’une jeune journaliste : il y a de tout à cette réception : un président, des vice-présidents, des maires, des conseillers, des présidents d’associations, des entrepreneurs impliqués dans la vie locale. Et des sportifs, les champions de la saison, champions de France dans leur discipline et catégorie, rugby, basket, aviron, pelote. Au total, plus de deux cents personnes satisfaites et contentes de raconter leur succès à une journaliste. Aussi Jana, serrant son cahier de notes sur sa poitrine, pénètre-t-elle d’un bon pas dans les locaux du Conseil Général près de la Nive. C’est grand, c’est plutôt bien refait pour une ancienne caserne. La grande salle de réception est dans l’aile, là où il y a déjà du monde. Jana s’avance sur le seuil en se rappelant le conseil de son rédacteur en chef « Repère le Président, va le saluer, il sera ravi de présenter tout le monde ». Jana balaie lentement la salle, passe sur les basketteurs, remarque quelques costumes cravates mais trop jeunes pour être le Président, glisse sur des piliers, des talonneurs et bute sur des yeux clairs fixés sur elle. Txabi s’avance, sans la quitter du regard, comme si c’était la chose la plus évidente au monde.

Le Président est un vieux politique qui connait la vie. Il devine immédiatement que la jeune femme qui serre son cahier en buvant des yeux le sourire idiot d’un ailier blondinet doit être la journaliste attendue. Il traverse lentement les groupes en serrant les mains « Bonjour ! Et félicitations ! » sans dévier de sa cible. Il accroche paternellement et fermement l’épaule de l’ailier « Bonjour ! Félicitations à toi ! » et s’approprie le champ de vision de la journaliste « Venez que je vous présente les dirigeants de toutes ces équipes de champions ». Jana se sent pousser dans un bain professionnel qui lui laisse juste le temps de noter les noms, les sports, de rendre les sourires, les poignées de mains et de tenter de poser une question voir deux, questions banales et plates tant la pointe du regard de Txabi vrille sa nuque.
Discours, remises des récompenses. Jana prend des notes, fait des photos, accepte une première flute de bulles et reste piquée au milieu du salon d’honneur durant l’heure qui suit, les yeux dans les yeux avec Txabi.

« Ça c’est bien passé ? » demande le rédacteur en chef qui a du mal à décrypter l’information transmise par le sourire radieux de Jana.

13 commentaires:

Prax a dit…

Où l'on comprend presque l'utilité du dossier de presse préparé à l'avance par un organisateur.

Anonyme a dit…

Et alors, c'est un bon coup ?

Anonyme a dit…

Mince, je n'ai pas choisi le bon métier...
Moi aussi je voudrais bien qu'un ailier me plante... du regard.

Prax a dit…

Sinkrou : un bon coup de pied

Sorgina : surtout s'il s'appelle Aurélien

Anonyme a dit…

Et surtout s'il arrrivait à me faire Roug(er)i(e)r

Anonyme a dit…

Et puis tu as raison... Comment résister à de si beaux arrières ( trains ? ) ???

http://www.dailymotion.com/video/x4npr4_floch-malzieu-rougerie-ailiers-c_sport

Anonyme a dit…

L'apprentissage de jeune et mignonne journaliste passe par quelques moments de grace, quand on sait les saisir

Anonyme a dit…

Il était où le demi de mélée ?

Prax a dit…

txita : saisir la grace, saisir le ballon, c'est une question de prise en main

slowalie : occupé devant le buffet

Anonyme a dit…

pro jusqu'à se damner pour un scoop de champagne.
oviri

Kath a dit…

hihi, c'est pkoi on lit n'importe quoi dans les médias:)

Prax a dit…

oviri : scoop toujours

ct : il faut en plus savoir lire entre les lignes

Anonyme a dit…

samedi, je travaille; demain, je travaille; lundi...
j'entends à l'instant, sur le petit poste de radio posé sur mon bureau: "Anglet, l'eau est à 22°"
Si ça se trouve, aux Sables, c'est vent d'Est, y'a du swell, petit mais ça ouvre... Arrête Oviri, tu te fais du mal