« Ce vent ! » ronchonne Exuperi au fond du lit dans le petit matin.
« Humm » souffle Amiliana en se collant tandis que sa main cherche et s’insère dans la tiédeur.
« Il pleut encore ! »
« Oui. Et tes bourses sont toutes relâchées. »
Exuperi soupire et écoute la virulence extérieure.
La paume, les doigts d’Amiliana sont présents sans insistance et possèdent l’expertise délicate qui font se mouvoir les boules chinoises sans heurt et sans bruit.
Entre l’agitation discordante de la bourrasque et la présence douce, les sens juste éveillés d’Exuperi sont à la peine. La tête d’Amiliana qui repose sur sa poitrine et l’absence évidente d’arrière pensée dans sa tendresse lui font oublier la chevauchée vaillante qu’il souhaitait accorder au rythme de la pluie.
Alors grain, pluie, douce, vent, averse, tendre, choses qu’on ne peut faire à l’extérieur ce matin, calme, lent.
Et Amiliana gagne, envahit.
Et la pluie reste dehors à frapper les volets.
1793-1794, année révolutionnaire | Musée Carnavalet
Il y a 1 jour
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