Oignon

Des petits pulls enfilés les uns sur les autres, c’est pratique pour l’hiver. Surtout pour l’hiver basque où le temps change vite : j’ai un peu chaud, j’ai vraiment froid ; Elaia enlève, remet, rajuste. Ça en fait des couches, comme un oignon. Mais il n’est pas prévu de l’éplucher l’oignon : Elaia a dit « pas trop vite ». Alors Periko se conforme à la demande, des promenades main dans la main, des bisous papillons. Et très consciencieusement, lorsque le câlin dérape un peu, que sa main s’égare dans le dos d’Elaia et rencontre un centimètre de peau, Periko remet en place les différentes couches de laine et de coton. « Pas trop vite ».

Juste après le coucher de soleil, la nuit les surprend devant l’océan. C’est très ancestral de se serrer un peu plus dans ces premiers instants d’obscurité. C’est très doux de sentir le cœur de l’autre qui bat. Enlacés. Les bras autour des reins sous les manteaux. La main de Periko remonte, découvre la peau douce et chaude au bas du dos. Il caresse un instant, amorce le geste de rajuster les couches mais le murmure d’Elaia interrompt son repli : « tu peux ».

8 commentaires:

Prax a dit…

Encore une histoire épidermique.

Berthoise a dit…

D'attente aussi.
Très fleur bleue.
Maintenant elle doit supporter qu'il glisse sa main froide dans le dos si elle veut pouvoir réchauffer ses pieds entre ses cuisses.

Nadège a dit…

Periko a bien fait de respecter Elaia qui je l'espère lui rendra bien.

Prax a dit…

berthoise : du gagnant gagnant.

nagège : je l'espère aussi pour lui.

Aurélie a dit…

Ca donnerait presqu'envie de rester en hiver... Alors que je me languis du printemps!
J'aime beaucoup ce texte :)

Prax a dit…

aurélie : milesker (et courage à ceux du nord pour le printemps)

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

C'est très touchant. Et très juste...

Prax a dit…

Mlle d'enfer(t) : milesker