e-fêtes de Bayonne

Ce qu'il y a de bien avec les e-fêtes, c'est qu'on peut les prolonger même quand Léon est rendormi pour une année.
Arnaud qui a failli être noyé sous le déluge précédant la régate des fêtes (sur son site, c'est mieux présenté)

" Noyau dur qui tance au loin, et s’approche : on examine les nuages comme ses poumons, on ausculte son propre pouls à la mesure de l’avancée du ciel, là-bas, au loin. Quand il craque, se fend, s’ouvre en deux juste au-dessus de nous, les types qui se mettent à courir, l’eau du fleuve qui remue la boue, la lumière qui se déplace dans la seconde : on change de ville.
Ce qui se transforme, c’est justement les trajets : on court la tête dans les épaules, de biais pour éviter les gouttes qui s’abattent toutes sans exception sur nous, et en même temps, de tout leur poids ; on se réfugie sous les porches, on constitue de longue file indienne, côte à côte, le dos contre les façades, le regard levé : on attend.
On n’attend jamais que la pluie cesse — mais qu’elle ralentisse. Qu’elle se calme, qu’elle change de fréquence. On est un peu de cette pluie qui tombe moins, de moins en moins ; ce que nous attendons arrive peu à peu : quand on sort du refuge dans la ville nettoyée, sous la pluie encore là, mais si fine qu’elle ne nous atteint pas, dans la ville dont on respire à nouveau le silence et l’ordre, c’est une autre manière de marcher (plus lentement), c’est une autre façon d’appréhender le ciel.
"

3 commentaires:

Prax a dit…

J'aime beaucoup le " On change de ville ". C'est tout à fait cela : la lumière change et le décor n'est plus du tout le même, la pièce ne raconte plus la même histoire. Comme dans les mises en scènes minimalistes contemporaines où, avec un décor blanc, l'éclairagiste crée autant de lieux que de tableaux.

arnaud maïsetti a dit…

avec un décor blanc ET rouge... (merci pour le lien - et pour le reste)

j'ai quelques deux cent photos, il faudra que je fasse le tri, mais j'essaierai de te les envoyer - Bayonne sous le soleil écrasant du matin, sous la pluie écrasante du soir : c'était à voir, oui.

cat a dit…

Une petite pluie si fine si fine comme pour nettoyer le soleil si présent !