Matin de merles qui chantent. Eusebia fait des tartines complexes pour accompagner son café noir. Patxiku laisse son thé fumer en lisant. Il repose son livre pour tremper une galette Maria, « Mais la nuit ne porte pas de nom *» récite-t-il à haute voix.
« Pourtant elle existe notre nuit » complète Eusebia sans cesser de découper géométriquement une tranche de jambon pour la déposer sur sa tartine.
« Et si elle existe, c’est qu’elle a un nom » renchérit Patxiku avec dans un coin de la tête le dicton d’euskadi « tout ce qu’on peut nommer existe ».
« Alors, son nom ? » interroge Eusebia en complétant sa tartine avec un triangle parfaitement isocèle d’ardi gasna.
Patxiku prend une gorgée de thé, se cale sur sa chaise et regarde par la baie vitrée : « un bourgeon dur qui s’épanouit en fleur magnifique, bai, c’est bien ma sensation de cette nuit. La-nuit-bourgeon-fleur-épanouie, tu dis cela comment en euskara ? » propose Patxiku en reprenant une galette Maria.
« Mais … , sourit Eusebia, d’habitude, tu ne manges rien le matin, et là, tu trempes ta deuxième galette ! Alors le nom c'est : la-nuit-deux-Maria ».
* in « où que je sois encore …, Arnaud Maïsetti, Seuil, p 45
Ce cul tellement blanc
Il y a 5 jours
8 commentaires:
Les galettes Maria, ce n'est particulièrement basque, c'est plutôt espagnol/portugais/mexicain, c'est le petit beurre (sans beurre).
C'est un peu sec, alors pour apprécier, il faut tremper son biscuit.
berthoise : peu importe la tasse, pourvu qu'on le trempe ?
Une nuit avec deux Maria, c'est quand même un fantasme masculin très commun.
Ah ! qui dira la puissance érotique de l'Immaculée Conception....pas touche, pas touche...et hop !
jalexis : et hop, l'extase divine !
Maria, passe-moi le beurre !
martin : c'est parfois bien meilleur.
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