Vous pouvez pas comprendre (2)

« Soyez prudents, il y a une soirée pour les prisonniers* basques au trinquet et les gendarmes font toujours des contrôles ces soirs là » conseille la patronne de l’auberge d’Helette en orientant le choix vers une demi-bouteille pour accompagner la palombe rôtie.

C’est une soirée radicale effectivement, pas forcément pour les presoak*. Public jeune et très jeune. Le groupe qui assure la première partie avec un rock country gentillet chauffe comme il peut, sans trop de succès, avec beaucoup plus de monde agglutiné devant l’immense bar que devant la scène. Puis le chanteur lance « Allez, en place pour le fandago ». Et la piste devant la scène se remplit instantanément de jeunes aux teeshirts noirs revendicatifs ; les cercles se forment, les bras se lèvent, les mêmes bras qui tendront les poings plus tard dans la soirée pour scander des slogans ; le fandango démarre. Et tout le monde sait les pas. Et tout le monde tourne ensemble comme les amatxis et les aitatxis d'il y a cent ans.









Le radicalisme du fandago ? Tais toi et danse !

5 commentaires:

Prax a dit…

La peinture est de
Perico Ribera "Le Fandango" 1930,
Musée Basque Bayonne.

Prax a dit…

Perico a peint toute une série de fandango au cours de sa vie, en suivant la mode des danseurs (habits du dimanche). Aujourd'hui, il peindrait des danseurs en teeshirts noirs revendicatifs.

Prax a dit…

Le fandango, tu peux aussi le voir dans les fêtes de village l'été, pour les touristes, avec un joli costume folklorique rouge et blanc.

le plébéien bleu a dit…

Là nous sommes en plein dans la réalité schizophrénique du Pays basque : vu de trop haut on ne distingue évidemment plus le folklore de la culture populaire et de la lutte si douloureuse pour que cette culture ait une chance de survivre aux uniformes, aussi bien rouge et blanc que noirs !

Prax a dit…

le plébéien bleu : une lutte non douloureuse (apprendre les pas) est-elle une lutte quand même ?