Zakur

Le chien rouge passe et repasse en se frottant le long du buisson odorant de faux jasmin dont l’odeur suave et entêtante couvre toute la scène. Ohiana, sur le banc qui regarde l’Adour, pose son livre pour admirer la puissance, la vitalité, la fougue éternelle du jeune mâle. Les branchettes craquent, plient, le chien rouge se lustre en arquant le dos. Son pelage se couvre des minuscules pétales du faux jasmin. Il s’éloigne du buisson, s’approche du banc, tout près et s’ébroue généreusement. Les pétales volent sur la robe d’Ohiana. Le chien rouge part dans un galop fou et disparait vers l’amont.

Ohiana recueille patiemment les pétales, les glisse entre les pages de son livre et regagne la rue des lavandières.

Sur le seuil de la chambre, elle secoue son livre et appelle Txomin.

L’érection qui saisit Txomin lorsqu’il entre à son tour dans la chambre ne surprend pas sorgin Ohiana mais la conforte un peu plus dans la puissance phénoménale de la magie de Mari*.

6 commentaires:

Prax a dit…

* Mari, la déesse mère, utilise souvent les animaux rouges comme monture ou messager ou déguisement

Prax a dit…

Bon, faut avoir l'œil exercé quand même pour les reconnaitre.

Berthoise a dit…

Les gendarmes qui se promènent par deux sont-ils ses émissaires ?

Prax a dit…

berthoise : les petites bêtes toujours en train de copuler ? Je cherche.

Martin-Lothar a dit…

Ce n'est pas "L’érection qui saisit Txomin", mais Ohiana qui saisit l'érection non ?

Prax a dit…

martin : une femme qui prend les choses en main ? ez, c'est de la vraie magie.