Flots

Toutes les neiges du Béarn fondent et viennent gonfler l’Adour qui peine à rejoindre l’océan. Cela fait trois jours qu’on ne quitte plus le niveau des marées hautes et que ça bouillonne dans les conduits sous le quai Bergeret. Les canards dorment sur le bitume. 2 heures du matin. C’est la bonne heure pour que sorgin Dulantzia se livre à son rite d'offrande préféré : mettre suffisamment de conviction dans sa prise en main de la hampe de Ttotte pour que la nacre brillante, en une courbe parfaite, atteigne les flots sombres de l’Adour depuis la terrasse du dernier étage.
« Ce n’est peut être pas très prudent » s’inquiète soudain Ttotte.
« Ez, il n’y a personne » rassure Dulantzia en accélérant un peu.
« Ce n’est pas ça mais le niveau du fleuve est très haut et je ne veux pas le faire déborder » murmure Ttotte avant de se rendre.

8 commentaires:

Prax a dit…

Pour calmer le fleuve, il faut une offrande significative.

sinkrou a dit…

merci pour les couleurs, je me repère beaucoup mieux dans l'histoire

Sorgina a dit…

Oui, le fleuve est calmé.
Mais qu'en est-il de Ttotte à présent ?

Prax a dit…

sinkrou : il n'y a qu'à demander

sorgina : prêt à redémarrer ?

Berthoise a dit…

Ttotte est à la fois pudique et modeste.

Prax a dit…

berthoise : l'auteur doit mettre un peu de lui dans son personnage ;-)

Martin-Lothar a dit…

Vanitas, vanitatis. On ne fait déborder que les soupes au lait. Na !

Prax a dit…

martin : un dé à coudre est parfois un dé de trop