Pression

Udana et Peio roulent loin d’euskadi, au milieu de grandes plaines céréalières sans un ardillon qui dépasse, avec des champs de blé en herbe parfaitement toisés comme s’ils étaient passés sous le rasoir des grandes éoliennes à l’arrière plan.

« Tu crois qu’ils existent des hommes qui osent encore avoir du poil sur la poitrine dans des pays pareils ? » s’interroge Udana.

« Probablement pas, il y a comme une pression environnementale ».

6 commentaires:

Berthoise a dit…

Et as-tu vu comme les feuilles aiguës sont pointées vers le ciel, comme autant de lances. En prenant les photos hier, je trouvais que le blé en cette saison est très guerrier.

Prax a dit…

berthoise : blé guerrier, je n'avais jamais associé ces deux termes. Je garde cela dans un coin.

Anonyme a dit…

(comment dit-on "en mai, fais ce qu'il te plaît", en basque ?) - en tout cas, goût partagé pour les métaphores terriennes (et pour ce mot rare d'ardillon, qui, ne t'en déplaise, dépasse juste ce qu'il faut), et cette image du rasoir me fait penser, en frissonnant un peu, à une autre image de Breton dans "L'Amour fou", sur l'amour («La poésie se fait dans un lit comme l'amour : ses draps défaits sont l'aurore des choses») qui doit traverser le corps comme un rasoir le bout des doigts ("la sensation d'une aigrette de vent aux tempes", toujours Breton) - sensation à lire ces quatre lignes si denses et justes (ou pour mieux dire - "exactes" ?) de petite brise sur champs de blé à perte de vue, comme un mouvement de mer en plage de Saint-jean de Luz déserte, d'où je t'écris, en transit, ce soir.

Prax a dit…

arnaud : un béarno-luzien transitaire qui me ferait (re)lire Breton ? Tu te (et me) lances de fameux challenges !

mae a dit…

je préfère les fières montagnes de chez nous, aux grandes plaines céréalières d'ailleurs...

Prax a dit…

mae : fières montagnes ? tu parles des petites collines, tout au plus 85A ?