Indéfiniment

- « Ez, tu es gentille mais après mon troisième dé à coudre, tu ne vas plus en tirer grand-chose. Laisse-moi plutôt jouer de la langue et des doigts, je ne suis pas trop maladroit » propose Xalbat en se déplaçant doucement pour échapper à l’attention de Maixa.
- « Tu n’es pas maladroit, certes mais ce n’est pas ce dont j’ai envie là maintenant » déclare Maixa en sortant nue du lit et en s’approchant de la baie vitrée donnant sur l’Adour.
- « Tu cherches quoi ? » interroge Xalbat
- « Quand tu es arrivé tout à l’heure, c’était marée basse, ez ? »
- « Bai, même très basse, on voyait le pied des piles du Pont St Esprit »
- « Ça veut dire que le fleuve coulait dans le sens du temps »
- « … bai, le fleuve coulait … vers l’océan … un fleuve cela coule toujours vers l’océan »
- « Tu es vraiment un basque de l’intérieur » grogne Maixa en sautant dans ses habits -juste les dessus sans les dessous- et en disparaissant.

Xalbat s’approche de la baie, distingue la silhouette de Maixa qui se contorsionne pour franchir le portillon fermé d’un ponton, qui se penche entre 2 bateaux vers l’Adour. À peine le temps pour Xalbat de s’étonner que déjà Maixa est de retour dans la chambre, ouvrant la baie, renversant quelque chose sur la petite terrasse et se débarrassant de ses habits. Xalbat se retrouve avec une érection si fraiche que trois nouveaux dés à coudre viennent accompagner les orgasmes répétés de Maixa.

- « Tu peux m’expliquer sorgin ? » interroge Xalbat dans un demi-sommeil.
- « Le temps va toujours vers demain indéfiniment. Le fleuve va toujours vers l’océan indéfiniment. L’infini c’est loin alors le temps s’économise et se fait porter par le fleuve puisqu’ils vont tous les deux vers le même but. Sauf qu’ici, après la marée basse et l’étal, le fleuve change puissamment de sens. Il suffit juste de récupérer le temps lorsqu’il repasse ».
- « Alors mon retour érectile, ce n’était pas ma superbe forme physique ; c’était juste mon érection d’avant que je n’arrive ici ? »
- « Tu n’es pas obligé d’y croire mon petit coq tu sais » minaude Maixa.

6 commentaires:

Prax a dit…

La pêche au temps n'est autorisée qu'à certaines périodes.

Aurélie a dit…

Profitons du dernier quartier de la Lune et de la faible amplitude entre les marées... Pour toujours recommencer...

Prax a dit…

Aurélie : c'est vrai que ce sont de petits ceofficients (mais la fin du mois va être d'enfer !). Tu sais que tu as des dispositions pour être sorgin.

Nadège a dit…

Pas mal la vie aux rythmes de l'Adour, diversifiés en plus :)

Prax a dit…

Nadège : une fleuve changeant donc vivant.

Berthoise a dit…

:)
Tant de sortilèges me laissent muette.