1 / 200°

- Tu te rappelles notre première fois ? La toute première ?
- Oui, … ?
- C’était il y a un an.
- Ah non, je déteste les anniversaires !
- Tous les anniversaires ?
- Pas ceux des autres, j’aime bien faire des cadeaux. Je déteste mes anniversaires ! Je suis toujours déçu, j’attends trop de choses, de gentillesses, de délicatesses.
- Mais là c'est un anniversaire partagé. Fais-moi confiance.
- Je te fais confiance mais je préfère qu’on n’en dise rien.
- On ne parle pas d’anniversaire, d’accord mais tu sais combien de fois on l’a fait en 1 an ?
- Quand on aime, on ne compte pas. Je n’en ai aucune idée. Tu le sais toi ?
- Je fais des marques derrière la porte de l’armoire.
- Et … ?
- 200 fois.
- Ah, …. Mais tu comptes tout, les grandes odyssées et les petits coups ?
- Oui, 200 en comptant aujourd’hui.
- Mais aujourd’hui, on n’a rien fait.
- Mes chiffres sont sérieux et il est hors de question que tu les fasses mentir.
- Ca ne marchera pas, un jour anniversaire ça va rater.
- Et si j’allume ta bougie pour la poser sur mon gâteau ?

Le boute-en-train est un pur esprit

Réclamée par un auteur à succès dans la note précédente


Petexa se lave toujours les mains après avoir été traversée par un bout de St Esprit.

Intérieur

Maixa est légèrement émue. Il n’y a rien d’extraordinaire cependant. Juste Txabi qui lui donne les clés de son appartement. Ils sont déjà amants depuis quelque temps mais c’est la première fois qu’elle va l’attendre, un peu et chez lui. Une demi-heure, à peine, un aller et retour vers l’aéroport de Parme. Alors Maixa se gare boulevard Alsace Lorraine, facilement à cette heure et traverse un bout de St Esprit. Elle entre dans l’appartement de Txabi, habite les lieux assez vite, ce n’est pas si grand, choisit la chambre comme endroit où s’installer pour faire une surprise à Txabi. Elle tire les rideaux, pousse le chauffage, déplace un peu le lit vers le centre de la pièce et le recouvre avec les tapis vieillots rapportés par un grand-père ayant servi dans les troupes coloniales. Maixa se déshabille, pense un instant garder ses dentelles puis ne les trouve pas si coquines que cela et enlève tout. Nue et offerte sur des peaux de bêtes, un cliché qui va faire sourire quelqu’un affichant les idées politiques de Txabi.
Et Maixa attend, sans impatience, sur le dos tout d'abord, en imaginant un peu l’étreinte à venir. Puis elle se tourne sur le coté et ses yeux tombent sur une pile de livres. Elle regarde les titres, attrape le deuxième, l’ouvre au hasard et commence à lire.


Maixa n’entend pas Txabi entrer dans l’appartement. Elle ne réagit pas plus lorsqu’il se cale dans l’embrassure de la chambre pour l’admirer.
Txabi se glisse, commence à caresser le dos de Maixa et l’entend murmurer « Juste deux minutes, je finis mon chapitre ».

Comment l'esprit vient aux filles.

L’acception « pauvre con » peut être considérée comme correcte pour désigner la vulve d’une pucelle non encore épanouie.

Dès lors, l’expression « casse toi, pauvre con » devrait s’entendre comme le cri de victoire de ladite pucelle à l’instant de perdre son hymen.

Qualificatif

« Avocat ? » « Non, je ne porte pas de robe, désolé. »
« Landais ? » « Un peu plus au sud, ce n’est pas moi. »
Le petit-jeu-sympa-pour-se-connaitre-et-passer-un-bon-moment-ensemble bat son plein et chacun tourne dans la pièce avec son morceau de papier à la recherche de la personne sobrement qualifiée.
Txantxon est assez content : il a vite identifié « Motard » grâce à ses bottes et trinqué avec lui. Il attend maintenant, avec un sourire, d’être découvert même si il ne connait pas le qualificatif dont on l’a affublé.
Les yeux noirs d’Orreaga traversent la pièce et fondent sur lui. Txantxon ne voit que son regard immense et n’arrive pas à effacer le sourire un peu niais de sa propre figure bien qu’il lui semble qu’Orreaga lui parle.
« Amant ? » répète Orreaga juste un peu plus fort.
Le temps d’un battement de cil et Txantxon s’entend répondre « Volontiers ».


« Ils avaient vraiment écrit amant sur le papier ? » questionne Txantxon un peu plus tard.
« Il y avait l’indication suffisante pour te trouver » répond Orreaga en calant sa tête.

Chevauché

Tatoué sur l’épaule de Gehexan, un pottock parcourt les montagnettes d’Euskal Herria sans avoir besoin de personne. Mais Nahia, avec le Petit Prince en poche, n’a pas été avare de son temps pour apprivoiser Gehexan.

Et dans la nuit de pleine lune, accrochée à son clito comme au pommeau d’une selle, Nahia chevauche Gehexan en un galop vainqueur et fulgurant.

Révélation

Dans un pays où les séminaristes jouent au rugby, il ne faut pas s'étonner de voir les grand-mères sur les bords des terrains.

Retard

Faire l’amour un lundi matin au réveil est le meilleur moyen de se mettre en retard pour une semaine entière.

Chance

Dans le couloir laissé volontairement sans lumière, le déplacement matinal et toujours ensommeillé de Fermintxo s’interrompt lorsque sa main, hasardeuse et endormie, errant sans but dans ses ronces drues y découvre un cheveu très long et très fin de Lezana.
Fermintxo en suit lentement toute la longueur avec la même satisfaction que celle procurée par la découverte fortuite d'un trèfle à quatre feuilles.

Pavlov Salvador

- C’était quand même un peu dictionnaire de rimes « jardin d’hiver ».
- Oui, mais ce n’était pas lui l’auteur. Et puis ce n’est pas le plus important.
- Ah, c’est quoi l’important ?
- A une époque, ce CD nous accompagnait dans chacune de nos conjonctions nocturnes.
- C’est vrai, c’est bien cool.
- Donc, je ne peux plus entendre cette chanson sans que mon entre-jambe ne se meuble.

Insomnie

En tâtonnant dans le profond de ses insomnies, Ekhi se pose sur ce qui le rassure pour se rendormir. Le sein de Patxika devient dans la main d’Ekhi le doudou bleu et blanc cousu par son amatxi.

Année du rat

« A bonne chatte, bon rat » est un excellent souhait pour le nouvel an chinois, décide-t-elle en glissant le petit message dans sa culotte rouge toute neuve.

Momotxorrak

Sorgina(*) guette dans l’obscurité le son de la corne du chef des momotxorrak. Sorgina est sure qu’ils vont descendre sur le village. C’est leur nuit, noire comme leurs desseins et Sorgina se sent particulièrement prête.
Sorgina, comme toutes les servantes de Mari, n’aime pas le mensonge. Aussi, dès que la corne résonne, accompagnée des cris stridents des hommes-vaches, elle ouvre grande sa porte. Les hurlements des villageois mal réveillés, des villageoises en panique ne l’impressionnent guère, elle attend ; pas très longtemps d’ailleurs ; trois momotxorrak passent son seuil en grognant, cornus, rouge sang. Sorgina écarte sa robe et les pétrifie, net. Elle s’approche d’eux « Alors momotxorrak, vous aimez le sang ? ». Elle les pousse tour à tour du doigt ; ils s’affalent sur le dos « Mon sang va, mon sang vient, je suis prête à partager ». Elle enjambe le premier « Tu aimes le sang, momotxorro, prouve le moi » dit-elle en lui plaçant son buisson menstrué devant les lèvres. « Rien, momotxorro ? vraiment rien ? » s’impatiente-t-elle « Tu es donc un menteur » dit-elle en se relevant. Elle lance « karakoil(**) » tandis que l’homme étendu hurle de douleur. Elle s’égoutte écarlate sur le visage du second « Et toi, momotxorro, rien non plus ? tu dis aimer et tu n’aimes pas ? tu es donc aussi un menteur ? karakoil ! » Et l’homme-vache crie à son tour.

Portant les deux autres, le dernier momotxorro quitte la maison de Sorgina, nu et couvert de sang de la tête aux pieds. Sorgina referme sa robe.

(*) la sorcière
(**) escargot

Carnaval

Une histoire de carnaval basque avec la nuit des hommes vaches qui viennent malmener nos filles et nos compagnes avec leur sang impur ? Demain peut être.
Oui, ce n'est pas complètement pour les enfants.

« Bien que l'origine des personnages soit inconnue, le momotxorro est peut-être le personnage du carnaval rural avec le plus de charges violente et sexuelle. On raconte qu'il y a longtemps quelques personnes s’étaient déguisées en animaux pour entrer dans les maisons, voler et principalement commettre des abus sexuels, le sang sur les mains et les vêtements symbolisant soit le sacrifice à un dieu païen soit, plus certainement, l’annonce des méfaits à venir ».

Tiré du sac

- " Pour le dessert, j'ai amené des abricots au miel " propose Maialen en soulevant sa jupe.



Plus tard,
- " C'est toujours pareil avec ce dessert, je gâche ; je bois le miel et je ne mange même pas les abricots " sourit Josetxo.
- " Même chose pour moi avec le banana split. Je ne mange que la chantilly ; je devrais peut être croquer la banane " s'interroge Maialen.

Agur Jaunak

Parce qu'il n'y a pas de raison que Cruditeetfleurbleue ne participe pas un mouvement internet incontrôlable, d'autant plus que c'est complètement dans le registre de l'émotion, voici, exceptionnellement, un lien vers la dernière vidéo à la mode sur You Tube (et un entretien avec le chanteur) (et un enregistrement féria Dax)

Agur Jaunak Jaunak agur agur terdi
Danak jainkoak inak gire zuek eta bai gu ere
Agur Jaunak agur terdi emen gire
Agur Jaunak
Salut Messieurs
Hommage à tous

Nous sommes tous à Dieu,
Salut Messieurs

Cela a quand même plus de gueule que "Ce n'est qu'un au revoir"